mardi 11 mai 2010

Philippines : la victoire de "Noynoy" Aquino à la présidentielle semble acquise

Benigno Aquino
Le L formé par le pouce et l'index signifiant laban, «le combat» (signe emprunté à sa mère l'ancienne présidente Corazon Aquino morte le 1er août 2009 à Makati).


Selon des résultats encore partiels, Benigno Aquino, 50 ans, arrive en tête de l'élection présidentielle aux Philippines, l'un des candidats rivaux ayant déjà reconnu sa "victoire". Il recueille un peu plus de 40 % des suffrages, alors que 30,4 millions de votes ont été dépouillés, a indiqué la commission électorale dans la matinée. Son plus proche rival, l'ancien président Joseph Estrada, est largement distancé, avec 25,4 % des suffrages.

Les faits Double attentat meurtrier aux Philippines Le président philippin est désigné à l'issue d'un unique tour de scrutin à la majorité simple. Pour la première fois, le pays a utilisé lundi un système de vote électronique, qui a connu quelques accrocs techniques mais a sensiblement raccourci le décompte des voix qui pouvait prendre plusieurs semaines par le passé.

Les élections ont une fois de plus été marquées par des violences, avec la mort d'au moins dix personnes lundi. Six autres personnes, dont des soldats, ont été tuées mardi à Mindanao (Sud) dans une embuscade tendue par les rebelles communsites de la Nouvelle Armée du peuple (NPA), selon l'armée. La commission électorale et l'armée ont néanmoins affirmé, lundi, que ces élections avaient été une réussite.

UNE SITUATION ÉCONOMIQUE DÉLICATE
"Noynoy" Aquino est le fils de l'ancienne présidente Corazon Aquino (morte le 1er août 2009 à Makati des suites d'un cancer) et de son mari Benigno "Ninoy" Aquino, assassiné à son retour d'exil, tous deux révérés pour avoir conduit le rétablissement de la démocratie aux Philippines dans les années 1980, après la dictature de Ferdinand Marcos.
Elu depuis douze ans au Congrès (Chambre basse) puis au Sénat, Benigno Aquino, diplômé d'économie, a fait de la lutte contre la corruption et la pauvreté les priorités de sa campagne, dans un pays où près d'un habitant sur trois vit avec moins d'un dollar par jour. Si sa victoire se confirme, il devra s'attaquer à une situation économique délicate avec un déficit budgétaire en hausse de 17 % l'an passé, pour atteindre 3,7 % du PIB.

Les institutions internationales estiment que le déficit public est l'un des problèmes économiques majeurs du pays, craignant un retour à la situation d'il y a dix ans, quand il avait atteint 5,3 % du PIB en 2002. Deuxième économie asiatique dans les années 50, les Philippines, aujourd'hui au 36e rang mondial, prévoient pour 2010 une croissance comprise entre entre 3 % et 4 %, contre 0,9 % en 2009.

Source : le Monde

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