DAVAO, Philippines - Benigno "Noynoy" Aquino, fils de la défunte présidente Cory Aquino et candidat lui-même à la fonction suprême aux Philippines, s'est dit inquiet pour sa sécurité dans une interview accordée à l'agence Reuters.
Aquino, qui a fait acte de candidature pour l'élection présidentielle il y a deux semaines, redoute également que le scrutin prévu l'année prochaine soit entaché de fraude.
"On ne peut pas l'écarter", répond-il quand on lui demande s'il craint pour sa vie.
Benigno Aquino, dont le père fut assassiné en 1983 sous la dictature de Ferdinand Marcos, a été blessé lors d'une tentative de coup d'Etat contre sa mère et une balle reste logée dans sa nuque.
"J'ai tendance à observer les choses sous leur jour le plus sombre et à me préparer au pire. Si le meilleur survient, je n'en suis que plus euphorique", dit-il.
Sa mère, Cory Aquino, qui a mené le combat contre Marcos et présidé les Philippines pendant six ans après la révolution de 1986 est morte le mois dernier.
Des centaines de milliers de personnes ont assisté à ses funérailles. Cette mobilisation et cette effusion populaire ont beaucoup joué dans la décision de son fils de se présenter à l'élection présidentielle.
Aquino en convient, sa popularité est d'abord celle de sa famille, mais il estime qu'elle lui fournit une occasion d'aider les Philippins à en finir avec l'administration impopulaire de l'actuelle présidente, Gloria Macapagal Arroyo.
"J'ai vraiment les pieds sur terre", dit-il. "Je réalise que ma popularité n'est pas liée à mon charisme personnel ou à l'attraction que j'exerce, mais plutôt à l'idée que nous n'avons pas à accepter ce que nous avons actuellement, ce statu quo, et que nous pouvons vraiment produire des changements."
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